Voici la rentrée littéraire et un premier roman choc pour un jeune auteur, Aurélien Delsaux.
Avec beaucoup d'audace, il nous plonge dans les abîmes de la folie que côtoie une femme dont on se sait rien.
Le lecteur n'en connaîtra pas davantage à la fin du livre.
Au plus devinera-t-il, au hasard d'une phrase ou d'un regard posé sur une photo vieillie que la vie avait des rimes et des couleurs pour elle, avant.
Alors pourquoi et comment en est-elle arrivée à se terrer dans un appartement qui ressemble plus à un dépotoir qu'à un nid douillet ?
Au fil du temps, sans raison elle s'est retirée du monde, se négligeant avec la volonté d'oublier le monde.
Elle a apporté chez elle tout ce qu'elle trouvait dehors, immondices ou achats, entassant et creusant des terriers où elle déambule et se perd à longueur de journée.
Elle écoute l'agitation de la rue à travers une vitre qu'elle ouvre ou ferme au gré de ses lubies, invectivant sa haine et sa peur contre le monde qui l'entoure.
A jamais égarée dans sa solitude morbide, cette femme n'a plus de passé, ne représente plus rien.
A travers une maladie psychiatrique, le syndrome de Diogène, Aurélien Delsaux dépeint le désarroi et la solitude extrême d'une femme face à l'indifférence et l'incompréhension des gens.
C'est un ultime saut dans le vide.
Par son style net et précis, ce livre peut déranger par la façon dont les thèmes de la solitude, de la folie sont évoqués.
Mais à tous les coups c'est fort.
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