je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 25 août 2014

Serge Joncour : L'écrivain national

     Invité en  résidence littéraire dans le  Centre de la France, un écrivain se retrouve entraîné dans un fait divers local où la disparition mystérieuse d'un maraîcher fortuné bouleverse la vie du petit village.
    Dans une atmosphère que Chabrol apprécierait sûrement, Serge Joncour construit un  habile suspense où une impertinente autobiographie nourrit  une intrigue haletante.
    A la fois roman social et thriller , l'histoire captive et déstabilise par le ton et la façon dont  Joncour (se) met en scène l'ambivalence de cet écrivain maladroit dans le monde actuel face à une envie d'amour qu'il maîtrise mal.
   " Ce séjour promettait d'être calme...", la première phrase explique l'état d'esprit du narrateur mais le séjour tournera vite au cauchemar en raison des faux pas de ce héros candide que la bonne société provinciale épie et bouscule en raison de ses fréquentations avec les protagonistes de l'affaire.
      L'écrivain national, Serge, nommé une seule fois dans le livre, est un véritable timide et quand il croise la photo de la jeune compagne du présumé coupable, Dora, dans le journal il n'aura qu'une seule idée, la connaître.
      Il oubliera plus ou moins, plutôt plus, ses obligations envers les personnes qui l'ont invité à ce séjour : le maire, la bibliothécaire, la libraire et son époux et les notables qui se sont fait un point d'honneur à lire les ouvrages d'un écrivain "national" non primé.
      C'est drôle et émouvant,  fiction et réalité  se mêlent pour montrer la difficulté de la création littéraire, la place de l'écrivain dans la société : mais à quoi sert-il ? sûrement pas à s'occuper des affaires des autres.
       Serge Joncour dit qu'écrire c'est se dénoncer. 
       Écrit à la première personne, ce livre dévoile l'auteur, peut-être. En tout cas, il restitue bien ces ateliers d'écriture où un écrivain tente de transmettre son travail, ces rencontres autour de petits fours dans une ambiance qui se veut avant tout intellectuelle, la province avec ses charmes discrets et ses enjeux économiques et sociaux.
       Une belle intrigue dans une atmosphère saisissante et le style Joncour, pur et sincère.
       "Lire c'est voir le monde par mille regards, c'est toucher l'autre dans son essentiel secret, c'est la réponse providentielle à ce grand défaut que l'on a tous de n'être que soi".
       Un premier coup de cœur de cette prometteuse rentrée littéraire.
       

   

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