je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

mercredi 3 septembre 2014

Grégoire Delacourt : On ne voyait que le bonheur

Une rentrée littéraire brillante et réussie pour Grégoire Delacourt avec son roman au titre nostalgique, qui balaie sur trois générations l'explosion d'une famille.
Son style et son ton nous avaient gentiment charmés, comme dans "La liste de mes envies". Sous la légèreté se cachait une certaine tristesse .
Ici il nous emporte dans la profondeur de l'émotion en nous parlant de la famille qui abîme l'existence et du bonheur que l'on ne peut saisir.
Construit en  trois parties, l'auteur évoque dans des chapitres courts et efficaces,  la résilience, le pardon et la lâcheté. Son écriture prend de l'ampleur et nous chavire. Les émotions arrivent, bouleversent et renversent. On ne s'en remet pas.
Antoine le narrateur et pas vraiment le héros, parle à son fils de 8 ans, Léon. Il lui raconte ce que fut sa vie avec des parents non aimants, les drames mais aussi son amour pour Nathalie, la mère de ses enfants. Il parle surtout de la lâcheté qui a rempli sa vie jusqu'à la folie ultime et meurtrière.
Le vide remplit l'existence d'Antoine par les manques: celui de l'amour maternel,  l'indifférence du père,  la mort  de sa sœur et l'abandon de sa femme.
L'exil au Mexique est la deuxième partie et percute. Le choc des phrases pénètre les abîmes d'Antoine et lui permette le dur travail de reconstruction dans le pardon, l'acceptation.
La parole est ensuite donnée à Joséphine, victime de son père Antoine, pour le dernier chapitre qui prend les allures d'un cri primal.
A travers son journal intime, la jeune fille parle de l’innommable, du Chien, son père mot qu'elle n'a plus jamais  prononcé depuis la Nuit fatale.
L'égoïsme et l'indifférence de sa mère permettront à Joséphine de retrouver le chemin de cet homme qui lui a fait si mal et de se reconstruire également.
Tout y est dans ce roman, Grégoire Delacourt ne lésine pas sur la vie, les larmes, les drames et surtout l'espoir alors oui ça marche et on sort cette lecture bouleversé pour un moment.
L'écriture est intéressante, on y voit la confirmation d'un style puissant, riche et émouvant.
A ne pas manquer.

5 commentaires:

Loïc a dit…

salut,

Je voudrais savoir si tu as compris comme moi qu'Antoine avait tué une de ses deux soeurs jumelles (Anne ou Anna, je ne sais plus).

Marie a dit…

bonjour Loïc,
je n'ai pas eu du tout cette impression à la lecture concernant la mort de la jumelle. Même si elle est brutale, inexpliquée et bouleversante pour la famille, pour moi Antoine n'a rien à voir dans cette disparition.

Loïc a dit…

Pourtant, je suis persuadé qu'à un moment, il y fait allusion, une simple phrase glaçante..mais il n'insiste pas. Faudrait que je retrouve ce passage. Je crois que c'est quand il noue des liens étroits avec la jumelle restante.

Marie a dit…

je n'ai plus le livre sous la main, mais dès que je le récupère je revois ça
si vous pouvez retrouver la page, merci de me la noter


Loïc a dit…

Je vais essayer mais je ne garantis pas d'autant que je ne suis pas sûr de mois...ceci dit cette hypothèse n'est pas insensée.
Sinon, je vas voir si je peux contacter l'auteur via twitter au autres. Je te tiens au courant. Il faut tirer cette affaire au clair -)
Loïc