je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

mercredi 27 janvier 2016

Annie Saumont : Le tapis du salon



Annie Saumont est notre nouvelliste française. Elle n'écrit que des nouvelles et elle le fait avec un grand talent. Ses textes sont étudiés en classe et elle prouve que cet exercice difficile, que représente l'écriture de la nouvelle, mérite d'être mieux apprécié chez les lecteurs.
     Son oeuvre est marquée par des personnages souvent seuls, sur le fil et qui ne s'aperçoivent pas que leur univers va basculer sans que rien d'extraordinaire n'arrive.
     Des histoires très courtes, remplies de silence et de désespoir profond. Les personnages évoluent dans un monde désenchanté où la noirceur règne.
     18 nouvelles dont le fil rouge est la chute, terrible et efficace.          Conçue comme un coup de scalpel, elle donne l'ampleur à la lecture et la compréhension ultime au malaise qui nous habite.
     Le tapis de salon se décline en trois histoires et il devient un élément dont l'utilisation troublante et effrayante déstabilise longtemps.
     La mort d'un poisson rouge par son début nous promet un conte champêtre sauf que la fin, toujours, nous glace.
Les derniers mots, parfois juste le mot, nous donnent la dimension de l'abysse dans lequel plonge la vie la plus simple.
     Annie Saumont sait capter comme personne cet instant insaisissable où le néant, la folie et l'infâme se conjuguent pour laisser le lecteur au bord de tous les gouffres à l'instar de ses personnages.
     Son écriture ressemble aux tranches de vie racontée, elle coupe, elle taille. Réduisant la ponctuation à l'infime, elle utilise l'implicite pour nous tenir en haleine.
     Audacieuse dans son style, elle nous invite dans un univers étrange où rien n'est anodin dans ce qui survient laissant le lecteur troublé.
     Le plaisir aussi de lire des nouvelles, c'est que l'on pioche en passant d'une nouvelle à l'autre en conservant l'âme du texte.
Annie Saumont : Le tapis du salon - Editions Julliard - 196 Pages - 16.50 Euros

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