je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

jeudi 7 janvier 2016

Thomas B. Reverdy : Il était une ville

     Thomas B. Reverdy nous plonge dans le climat délétère de la ville de Détroit, fleuron de l'industrie automobile, touchée par la crise financière de 2008.
     Son personnage, Eugène, ingénieur français arrive à Détroit pour travailler sur un projet automobile révolutionnaire.
     Doté d'un caractère plutôt optimiste, Eugène se rend  vite compte que la ville sombre, victime des subprimes et de la faillite des banques.
     C'est le symbole de la puissance américaine qui est touché, le fameux rêve  devient cauchemar.
     Les licenciements et les fermetures d'usines contraignent les habitants à quitter la ville.
     Les travailleurs abandonnent les maisons qu'ils ne peuvent plus payer. Pillages, incendies, friches prennent possession de la ville.
     Dans ce climat d'apocalypse tout à fait réel, les personnes qui restent, semblent figées à l'instar de celles qui fréquentent un bar resté ouvert.
     C'est là qu'Eugène rencontre Candice, serveuse, au passé compliqué et avec qui il envisage un nouveau départ.
     Quand il ne reste plus rien, il y a tout à recommencer et Eugène choisit l'amour.
     Dans cette ville en perdition, les jeunes sont livrés à eux-mêmes et essaient de s'en sortir par tous les moyens, comme Charlie. Jeune garçon de 12 ans élevé par sa grand-mère, il tombe sous l'emprise de délinquants.
     Sa disparition fera l'objet d'une enquête de la police dépassée par la violence et la délinquance.
     Ce livre est très intéressant parce qu'il offre de multiples lectures. A la fois enquête policière, il est aussi un documentaire fiction sur l'économie d'une ville qui meurt.
     L'auteur a une vision juste et précise du monde de l'industrie et ses personnages sont attachants dans leur réalité apocalyptique. Comme eux le lecteur erre dans un Détroit au bord du gouffre.
     Ce qui est troublant c'est que nous avons l'impression de lire un ouvrage de science-fiction mais la réalité nous rattrape. 
     Avec une écriture sensible, l'auteur nous offre un roman aux chapitres courts mais efficaces et nous met face à l'agonie de notre monde et de son insolente modernité.
Thomas B. Reverdy - Il était une ville - Editions Flammarion - 272 Pages - 19 Euros

2 commentaires:

Ingannmic, a dit…

Bonjour,

Je l'ai lu il y a peu, et viens juste de publier un billet sur ce titre, que j'ai beaucoup aimé. Je vous rejoins complètement sur cette impression d'être plongé dans un récit de SF -voire d'épouvante-, et c'est notamment l'ambiance très particulière que cela confère à l'intrigue qui m'a plu..

Marie a dit…

merci pour votre message, je retrouve le style de cet auteur pour la description de situation dramatique que j'avais apprécié dans son précédent livre "Les évaporés"