je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 8 janvier 2018

Richard Russo : A malin, malin et demi

     "A malin, malin et demi" de Richard Russo a reçu le Grand prix de la littérature américaine, une récompense bien méritée pour cet écrivain américain aux livres largement félicités par la critique et souvent portés à l'écran.
     Dans cet ouvrage l'auteur nous emmène à nouveau dans la ville chère à son cœur, celle de Bath dans le nord de l'état de New-York qui tombe dans la décrépitude et  subit une crise sans fin.
     La galerie de personnages tous plus paumés les uns que les autres sont pris dans un quotidien triste et sans vraiment d'avenir. 
    Richard Russo dont l'écriture est parfaitement maîtrisée, va leur faire vivre, ainsi qu'à nous lecteurs, une série d'aventures drôles et pathétiques sur une durée de 48 heures.
     Le roman débute dans un cimetière, le jour de l'enterrement du juge Flatt, occasion de rencontrer monsieur le maire, le chef de la police Douglas Raymer et d'autres personnalités locales.
     Douglas a la tête remplie de pensées sombres depuis la mort accidentelle de sa femme, pourtant elle avait rencontré un homme et avait décidé de  le quitter. Depuis rien ne va plus dans sa vie et dans sa ville aussi. Il faut dire qu'il possède des techniques de travail originales.
      A travers cette scène, Richard Russo nous plonge au cœur d'une ville qui se meurt et nous dépeint des habitants devennus des laissés pour compte parce qu'ici il n'y a pas d'avenir.
     Le lecteur s'attache à ces héros désespérés, de Sully le vieil habitué et  pilier de bar de celle qu'il a aimé follement, rusé et malin, il est un peu malade maintenant, en passant par Charice la collègue de Douglas, perspicace et se voulant très proche de lui mais aussi un repris de justice cynique et irrécupérable dans sa violence et d'autres pionniers d'une Amérique malade. Tous ont en commun la ville qu'ils connaissent et dont ils n'ont jamais pu s'en aller.
     Un roman brillant, bien construit, qui donne la parole à chaque chapitre à un personnage reliant ainsi l'histoire de leur vie en 48 heures.
     Social, humoristique, satirique ce roman nous donne à réfléchir sur une certaine société, celle des bas-fonds et donne la parole à ceux qui ne l'ont jamais.
     Au cœur de l'âme noire américaine, ici il n'y a pas d'espoir peut-être, mais l'auteur nous donne à lire à travers ses dialogues ciselés une certaine humanité.
     Un bon coup de cœur !
Richard Russo - A malin, malin et demi - Edition Quai Voltaire - Traduit de l'américain par Jean Esch - 620 Pages - 24 € 
















































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