je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 17 décembre 2018

Alaa El Asawany : J'ai couru vers le Nil

     "J'ai couru vers le Nil" est le dernier roman de l'écrivain égyptien Alaa El Asawany, qui d'après la quatrième de couverture est à ce jour interdit en Egypte.
      La nostalgie et la colère vibrent dans ce roman que l'auteur a voulu témoignage contre l'oubli.
     Aussi, avec une audace folle, il raconte les événements de 2011. Il raconte ces jours  sur la place Tharir au Caire,  qui ont porté enfin l'espoir pour un monde plus juste.
      Dans ce roman dense et prenant, beaucoup de personnages vont se fréquenter et s'aider, s'aimer ou se déchirer, vivre et mourir.
     L'auteur décrit les désillusions balayant la liberté portée par la révolution.   Violence et tortures vont être mises en place par les militaires aidés par les religieux entraînant le pays dans les heures sombres de son histoire.
     Nous vivons ces journées où tout était possible mais c'était sans compter sur la corruption dans laquelle le pays est plongé depuis toujours.
     Les chapitres s'enchaînent, courts et percutants. Tous les personnages participent chacun dans son milieu social à cette page de l'Histoire qui est en train de s'écrire.
     Nous faisons la connaissance en ouverture du livre d'un général très pieux et qui est responsable d'un centre de torture. Aidé par les frères musulmans, il entraîne à sa suite des hommes et des femmes qui sous prétexte de religion servent d'abord leurs intérêts. Une présentatrice de télévision est prête à tout pour réussir. Et puis d'autres de tous les âges qui sont l'Egypte de maintenant.
     Et puis ces jeunes, étudiants ou non, pour qui l'espoir était là et qui représentent pour l'auteur la liberté à venir.
     Ce roman qui est écrit avec le cœur et les larmes nous montre combien l'auteur est attaché à son pays et combien il souffre de voir que rien n'a changé.
     Répression, violence, hypocrisie, dictature :  tout est là, encore.
     Une écriture forte, un livre haletant qui ne nous épargne rien, pour mieux réfléchir et se rappeler.
     A lire vraiment.
Alaa El Asawany - J'ai couru vers le Nil - Editions Actes Sud -  Traduit de l'Arabe (Egypte) par Gilles Gauthier - Parution Sept. 2018 - 432 Pages  - 23 €

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