Jeanne Benameur écrit beaucoup pour la jeunesse, et je voulais connaître ses mots pour lui parler. Je viens donc de terminer ce roman et l'univers de Benameur est là avec les sentiments à fleur de peau, avec les mots qui sont là guérir les maux et puis à la fin ce soleil timide qui nous incite à y croire, à se dire oui on va y arriver !
L'histoire est celle d'Aurélie, jeune adolescente qui va bien et qui voit son monde, ses repères voler en éclat quand ses parents lui annoncent le plus calmement possible qu'ils se séparent. Pas de porte qui claque, pas de cris, ni pleurs. Rien. L'amour s'en va comme ça. Et elle ne comprend pas. Comment peut on ne plus s'aimer ? Pourquoi ? Elle est triste, bascule dans le vide où les couleurs ont disparu. Elle est triste à en être malade, elle veut dire les mots, elle veut être consolée.
Alors dans le train qu'elle prend pour rendre visite à son père, Aurélie s'invente et raconte et se raconte des vies, des histoires où elle est une héroïne malheureuse. Ses mensonges marchent, les voisins compatissants la consolent, elle se sent soulagée jusqu'à la prochaine histoire !
Mais un jour elle fera une belle rencontre et voilà c'est là le soleil de Benameur, et Aurélie n'aura plus besoin de raconter des mensonges, elle sourira à nouveau.
Jeanne Benameur trouve les mots pour dire la désespérance de cette enfant, le vide crée par une décision (sage) d'adulte, le manque de mots aussi. C'est vraiment très beau !
1 commentaire:
Bonjour,
Je viens moi aussi de le finir. Quelle intelligente façon de suggérer que l'art (l'artifice, ici) est une voie entre le monde et soi-même... Son écriture est de l'ordre de la poésie, en tout cas telle que je l'aime : des mots, des mots, toujours des mots qui s'agglutinent petit à petit et font naître une pensée. J'en suis à quelques lectures de cet auteur, depuis avoir découvert Les Insurrections singulières. J'aime j'aime j'aime
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