je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

vendredi 19 juin 2009

Andrew Sean Greer : Histoire d'un mariage

Il est des livres comme de certaines personnes, on aimerait ne pas perdre de temps avec celles qui ne nous intéressent pas. Par politesse, honnêteté plutôt, on va au bout et on le regrette déjà. J'avais choisi ce livre pour la quatrième de couverture prometteuse, l'histoire était forte et pouvait sortir des clichés communs.
Dans une Amérique des années 50 ou plus exactement l'année 1953 complètement kitsch, la narratrice nous raconte l'histoire de son couple et l'irruption dans sa vie de l' ancien amant de son mari. Cet homme, revenu de tout, est prêt à tout pour le récupérer et il va conclure avec cette femme des accords dont on ne comprend pas très bien la réalité. L'auteur nous rabâche des descriptions d'une Amérique en train de changer, de pauvres clichés sur le procès et l'exécution des Rosenberg, de la guerre en Corée, de ces soldats américains venus sauver la vieille Europe, de la ségrégation, du communisme. On en arrive à ne plus croire en cette innocence mise en avant tout au long de ce livre. C'est un moyen qu'utilise certains écrivains américains qui nous imposent une version de leur monde bien sous tous rapports malgré l'acceptation d'évidentes faiblesses. Peut on encore y croire ?
L'histoire aurait pu nous captiver, le drame est là comment peut on réagir quand le passé revient? Un secret enfoui, une histoire d'amour interdite, des hommes dans un monde intolérant de ces valeurs. L'écriture n'arrive pas à faire passer l'émotion, le discours que tient l'héroïne n'est pas crédible face à cet ancien amant. Tout est dans les faux semblants, les faux départs, les amants qui ne le sont pas, l'histoire qui se perd dans une fin digne d'une Amérique si puritaine.
Il semble que le roman est écrit comme un bon scénario avec détails et descriptions d'une grand précision ( soleil déclinant sur le Golden Gate, clair de lune) et qu'il peut servir un film si on se tient à raconter une histoire ordinaire. La traduction est surprenante et dessert encore davantage cette histoire qui se veut d'une trop grande complexité pour émouvoir et intéresser. Peut on encore faire confiance à la quatrième de couverture ?

1 commentaire:

Cécile a dit…

Soulagée de trouver, enfin, un avis similaire au mien. Les trois premières phrases de ton billet résument à elles seules l'agacement ressenti à la lecture de ce livre. Sauf que je me suis montrée, moi, très impolie : mais le terminer était au delà de mes forces !