Tout le roman est construit comme un long, très long monologue de cette femme qui passera de l'espoir le plus fou au désespoir le plus sombre avant d'être happée par la solitude.
Car c'est un drame de la solitude, des non dits, de la non communication qui se joue sous nos yeux.
Cette femme n'est que rancoeur et amour, elle raconte, elle se raconte, ses soirées seules , sa jalousie, son manque elle veut y croire encore, elle se tourmente, elle se perd. Le drame est là pourtant tout au long de cette lecture et pourtant il ne vient pas et c'est pire.
Laurent Mauvignier a une remarquable façon d'écrire les silences, les souffrances. Les phrases sont longues, trop longues, des virgules à peine et le point qui ne vient pas. Le lecteur, comme la narratrice, est à bout de souffle et la confession est saccadée, haletante. Elle se parle sans cesse.
L'auteur s'approprie le je d'une façon étonnante pour nous donner ainsi un témoignage vrai d'expérience vécue. C'est beau.
C'est vrai que le thème est classique. Un jour l'amour n'est plus là pour l'un alors que pour l'autre rien n'a changé. C'est juste le talent de l' écrivain qui a trouvé des mots pour le dire et l'écrire et le livre nous parle encore longtemps après.
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