je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

mercredi 24 mars 2010

Christian Gailly : Lily et Braine

"La vie est comme ça, on n'arrête pas de recommencer et un jour on en meurt"
Un roman déroutant avec un jazz sulfureux comme accompagnement, grave et léger, ni date, ni lieu, le lecteur découvre l'histoire au fur et à mesure des pages.
D'abord Lily, la jeune femme et son fils Louis avec la chienne Lucie (curieux ce prénom, il m'a dérangée ) attendent le retour de Braine sur un quai de guerre. Il revient d'une guerre, laquelle on ne sait pas, de toute façon on n'en sort jamais indemne.
Il n'a plus de souvenirs. Tout commence sur ce quai de gare, petit à petit il va réapprendre, reprendre sa place dans la vie, dans son couple, dans le travail. Sa femme est là , elle veille, elle y arrive...presque.
Et puis, il y a tout ce que Braine avait du oublier, laisser même avant la guerre quand il avait la mémoire. L'amour de la musique, par exemple. C'était un excellent musicien d'ailleurs. Mais ça ne collait pas avec une vie de famille rangée. Et puis il y a les filles qui aiment les beaux garçons et Braine est un beau garçon et il aime ça les filles. Un jour sa route croisera celle d'une femme (superbe) et sa vie sera complètement bouleversée. C'est une femme fatale, peut être, mais il n'attendait que ça....
Avec toujours cette musique qui colle aux phrases, le lecteur sent le drame qui arrive. Le malheur de Lily se résume à deux objets qu'elle cache au dessus de l'armoire : le pistolet que Braine a rapporté de la guerre et ce bugle, instrument de musique, ayant appartenu à Braine quand il était artiste. Si on les laisse au dessus de l'armoire , on ne les voit pas, ils n'existent pas... Mais le lecteur sait qu'ils sont là...
Voilà c'est la vie, peut on vraiment vivre et renaître en oubliant ses désirs, ses envies pour se ranger dans une certaine respectabilité, une sorte de conformisme.
A-t-on le droit de s'oublier complètement ? Pourquoi d'ailleurs devrait on le faire ?
Par amour mais est ce bien de l'amour alors ?
La fin dans les dernières lignes, les derniers mots montre bien que la réponse est violente.
J'ai beaucoup aimé ce style d'écriture, rythmé, mélodique, percutant. Le lecteur suit les pensées, les sentiments des personnages.
Un roman très fort et très violent.




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