je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 31 mai 2010

Philip Roth : Le théâtre de Sabbath

C'est l'histoire de Mickey Sabbath et du prodigieux théâtre de sa vie. Avant que l'arthrose ne déforme ses doigts et lui fit prendre une retraite anticipée à la campagne, il était marionnettiste dans les rues de New-York. Agé de 64 ans, il vient de perdre sa maîtresse, Drenka, sa vieille copine depuis 15 ans, et il fait le bilan de sa vie. Enfin bilan n'est pas vraiment le mot parce que Mickey n'a jamais eu de ligne de conduite dans sa vie. Il en a fait un véritable champ d'expériences érotiques et sexuelles et n'a jamais voulu trouver les clefs ou la clef lui permettant de réaliser une vie familiale et professionnelle convenable aux yeux de tous.
Le livre lu au premier degré n'est que ça : sexe et scènes très crues. Mais le talent de Philip Roth en fait un grand roman. Ecrit dans une écriture forte et percutante, l'auteur emploie magistralement l'humour et l'intelligence pour justement ne pas sombrer dans le vulgaire.
C'est excellent et poignant. Le héros est pathétique, rien ne l'arrête dans sa quête à la vie, à l'amour en sachant et ne perdant pas de vue qu'un jour tout s'arrêtera. La vieillesse d'abord et la mort ensuite font de la vie une véritable farce dont la seule réponse qu'il a pu trouver est le sexe, seulement le sexe.
D'abord il y a Drenka sa maîtresse qui vient de mourir, il y a aussi sa seconde épouse inscrite aux Alcooliques Anonymes, son ancien ami New Yorkais image de la réussite professionnelle et familiale enfin en apparence et puis tous les autres qui jalonnent la vie de Mickey. Philip Roth nous trace le portrait d'une société qui se fabrique des codes d'apparence et de convenance.
En lisant ce livre, le lecteur peut être tenté de s'écrier mais non la vie n'est pas comme ça. Et pourtant....
C'est vrai que Mickey est excessif en tout et pas très brillant mais il reste réaliste et le désespoir ne le quitte jamais.





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