Dans la ville de Zaroffcity, une femme, l'épouse malgré elle de Karaci, nous fait partager sa vie de solitude, de peur, d'humiliation. A travers un récit épistolaire, elle raconte à son frère, artiste en exil, son combat, sa résistance, sa lutte pour sa dignité.
Dans un huis clos étouffant et dramatique, l'auteur nous sert une écriture d'une grande virtuosité. Les mots ont quelque chose de suranné et pourtant l'horreur semble actuelle.
Tout est dit dans la première phrase tant elle résume l'histoire politique : "le soldat frappe à coups de crosse l'homme qui serre le livre contre lui." A mort, les intellectuels, les artistes !
Les lettres écrites par Una sont belles, tristes, les portraits d'hommes et de femmes martyrisés et assassinés par son mari vont l'amener à prendre possession de son destin.
Elle ne se résignera pas et malgré la paranoïa de son mari, son obsession de la sécurité elle rencontrera des résistants, entrera dans l'organisation d'une lutte contre le pouvoir.
C'est un livre déchirant sur la solitude, l'abnégation, l'espoir quand plus rien ne le permet.
Ne jamais se résigner, même quand les bourreaux sévissent.
Ne jamais éteindre la plus petite étincelle qui demeure en chacun de nous. Linda Lê nous décrit des dictateurs grotesques de cruauté et pathétiques, la finesse et la délicatesse emportent les derniers mots de cet admirable roman.
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