je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

dimanche 12 septembre 2010

Olivier Adam : Un coeur régulier

Dans son dernier roman, Olivier Adam nous sert une fois de plus une histoire difficile de quête et de renaissance, de mal être, de suicide, de survie aussi.
Sarah ne se remet pas du décès (suicide ?) brutal de son frère adoré dont elle avait été si proche, son double même. Elle s'en était pourtant éloignée ou plutôt son rôle d'épouse et de mère avait rendu le comportement destructeur de son frère incompréhensible. Nathan était un rebelle fragile et traînait avec lui tous les maux que la société inflige aux plus faibles . Il n'avait adhéré à aucun système, à aucune vie, à aucun amour sauf celui pour sa soeur. Il a tout vomi, tout rejeté . Au bout de toutes ses nuits de malheur et d'angoisse, il a cherché la lumière. L'alcool, la dérive, l'insomnie finissaient de l'anéantir un peu plus.
Sarah, elle, n'a pas voulu se poser les mêmes questions. Elle a avalé, de travers mais elle a digéré : mariage raisonnable, vie bourgeoise, enfants corrects et mari gentil.
C'est en partant pour le Japon, sur les traces de son frère que ce dernier voyage avait pourtant apaisé, que Sarah va enfin se retrouver.
Olivier Adam sait trouver les mots au bord du coeur pour traduire la souffrance de ces personnes que la vie broie. Il nous dépeint une société implacable qui ne supporte ni faiblesse ni retenue.
J'ai aimé le portrait de Nathan à travers le récit de Sarah. Présent et souvenirs alternent. Les lignes sur leur enfance sont d'une grande émotion. Deux petits animaux en quête de chaleur et d'amour qui n'ont fait qu'attendre une caresse. Les mots toujours en attente, l'amour au bord des larmes, la douleur à n'en plus finir et la renaissance que l'on espère pourtant.
J'ai juste été un peu déçue par l'épisode sur le Japon. Les personnages m'ont paru trop dans l'abstrait et ne m'ont pas autant touchée que l'histoire de Sarah et Nathan. La description des paysages japonais m'a semblé froide.
Mais le style, la narration si caractéristiques à l'auteur nous chavirent dans ce récit d'une souffrance décrite avec des mots d'une grande beauté.




2 commentaires:

Anonyme a dit…

ce que je cherchais, merci

Anonyme a dit…

C'est l'auteur qui parvient à faire écho à beaucoup de nos angoisses.Peut-être un peu cliché mais en ce qui me concerne très vrai! Je partage mon plaisir à lire ses mots, son style.
De beaux moments de lecture