je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 25 novembre 2013

Léonora Miano : La saison de l'ombre

Récompensé par le Prix Femina 2013, le septième roman de l'écrivain camerounaise Léonara Miano, "La saison de l'ombre" plonge le lecteur dans les profondeurs de l'Afrique Subsaharienne au 17ème siècle, début de la traite négrière.
Elle raconte dans une écriture soignée, envoûtante, parfois compliquée, l'histoire de l'Afrique et celle du peuple Malango devant l'effondrement de son monde et l'arrivée du malheur.
Suite au "grand incendie" qui a ravagé le village et constaté la disparition d'une dizaine de jeunes hommes récemment initiés, les mères de ces disparus, sont placées en isolement, afin de ne pas porter le malheur aux rescapés. Magie, sorcellerie ou guerre de clans, le chef visitera une tribu voisine, les Bweles, pour en savoir plus et les retrouver.
Une "ancienne" aussi quittera pour la première fois son village et ira à la rencontre de ces peuplades de la Côte et de ces Blancs venus du nord par la mer, surnommés Pieds de Poule,  et qui contractent de bien cruels arrangements. Comprendre, voir pour pouvoir transmettre et raconter.
La découverte de l'enlèvement des hommes pour le travail forcé avec le consentement d'autres tribus locales pour protéger les leurs, l'échange de commerce contre des  armes, alcools et bijoux de pacotille mettront le chaos dans un monde qui vivait tranquillement.
C'est de la traite négrière dont il est question, et l'auteur avec beaucoup d'audace affronte et fouille un passé dérangeant puisqu'il nous parle du sol africain.
Oui tous les peuples possèdent des hommes valeureux,  courageux, mais aussi des hommes qui "collaborent" pour sauver leur vie ou pour s'enrichir.
La race humaine réunie ici est intemporelle et on le sait, elle est capable du meilleur comme du pire.
Un récit intéressant qui en dit long sur la place laissée aux femmes et de leur rôle dans la communauté, ainsi que des relations entre les vieux et les jeunes, le culte des morts.
Passé les mots locaux, non traduits,  la multitude de noms, prénoms qui se ressemblent , l'écriture peut paraître difficile d'accès. Passé l'austérité que peut représenter ce style, on est envoûté et la lecture devient alors initiatique.


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