je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

dimanche 11 mai 2014

Amos Oz : Entre amis

Huit nouvelles très nostalgiques et désabusées composent le dernier recueil d'Amos Oz, "Entre amis". Elles racontent le quotidien le plus ordinaire du kibboutz Yikhat dans le nord d'Israël, pendant la fin des années 50.
Elles peuvent se lire comme un roman, puisque les personnages se connaissent très bien et vont se croiser dans chaque nouvelle.
 "Deux femmes, Entre amis, Papa, Un petit garçon", les titres de ces nouvelles donnent le ton à ce recueil où derrière l'histoire collective se cache l'individu dans sa plus grande solitude.
La vie semble belle au kibboutz et surtout bien réglée. Mais pour les fondateurs,  pionniers de l'état d'Israël, qui ont pu vivre leur rêve de nation, l'état d'esprit n'est plus le même dans la nouvelle génération confrontée à une autre réalité.
Le poids de la vie communautaire empêche les initiatives personnelles et les envies d'ailleurs deviennent intenses.
Comme pour ce jeune garçon souhaitant partir en Italie mais qui doit obtenir l'autorisation sinon il est banni du Kibboutz, ou cette jeune femme qui demande que soient attribuées aux femmes d'autres tâches que celles de ménage, de couture ou de puériculture, ou ce petit enfant qui veut dormir le soir chez ses parents et non pas dans la maison des enfants.
Oui en apparence tout se déroule normalement dans cette organisation communautaire égalitaire.
Mais, des hommes et des femmes sont entraînés dans des mécanismes plus complexes où règnent le désir, l'amour, l'envie, la maladie, la jalousie.

A travers des portraits humains et des descriptions très précises, racontés dans un quotidien tout à fait sommaire, il sort de ces phrases une puissance poétique très forte.
Ces nouvelles hésitent entre légèreté et profonde tragédie poignante. Humour et mélancolie très douce.
Avec un ton très ironique, l'auteur se moque de cette organisation utopique. Il sait très bien en parler puisqu'il y a vécu une trentaine d'années.

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