je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 5 mai 2014

Isabelle Autissier : L'amant de Patagonie

Même si le dernier roman d'Isabelle Autissier ne parle pas de la mer, il l'évoque beaucoup avec la proximité du Canal de Beagle et de la ville la plus au sud  qui allait devenir Ushuaïa.
La Patagonie, terre hostile et sauvage, aux paysages infinis,aux glaciers bleus grondant et craquant, aux vents infinis,  au confins de la terre, au bout du monde.
C'est là, qu'arrive Emily une jeune écossaise, orpheline sans le sou. Elle a été engagée en qualité de gouvernante auprès de la famille nombreuse d'un pasteur anglais.
Nous sommes en 1880 et l'évangélisation des populations autochtones est un enjeu important dans la colonisation sur cette terre nouvelle.
Emily découvre avec effroi les coutumes des indiens et malgré ses découvertes et son innocence, elle luttera contre les convenances et ses appréhensions et décide de partir avec Aneki, le Yamana.
Leur aventure amoureuse ne résistera pas aux chocs des cultures et devra faire face à la difficulté de vivre dans une contrée aussi sauvage.
Témoin de cet affrontement culturel et moral,  Emily ne veut et ne peut  pas choisir. C'est la liberté qui la pousse, l'amour pour cette terre et ses paysages et l'envie de s'installer durablement en Patagonie.
Au-delà de l'histoire d'amour, c'est un questionnement troublant que nous propose Isabelle Autissier : sur la colonisation, sur l'homme et sa place dans la nature, sur le mélange des cultures.
Sans prendre partie, elle fait avancer le lecteur dans un monde où la rencontre entre les Blancs et les peuplades indiennes a échoué et où chacun s'est perdu dans cette lutte.
Emily a été bannie de sa famille et des siens et aura une audace folle en faisant face au carcan moral de l'époque.
Les Indiens ne pouvaient pas gagner. Leur population est devenue infime et leur mémoire trop oubliée.
L'Argentine commençait son histoire, mais des hommes et des femmes ont aimé cette terre du bout du monde au point d'y rester et d'y vivre.
Isabelle Autissier aime la Patagonie, ça se sent, on est transporté, ébloui, on voit les couleurs, on sent le vent , on entend les glaciers.







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