je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

vendredi 4 juillet 2014

Amanda Coplin : L'homme du verger

C'est un  beau premier roman pour cette auteure américaine, Amanda Coplin, à l'écriture envoûtante.
Tout au long d'un récit très dense, elle nous interroge sur l'intime et sa compréhension, à travers des portraits d'hommes et de femmes saisissants et poignants.
La famille et son héritage ainsi que ses liens et leur force nous bousculent tout au long des pages.
Elle évoque un lieu, Wenatchee, la vallée des pommes, un endroit paumé dans l'ouest comme seule l'Amérique est capable d'en offrir.
Un lieu pourtant magique, un verger décrit comme un endroit fantastique où un homme solitaire amoureux de ses pommiers  vit au rythme des saisons et du travail à accomplir.
Arrivé en 1857 sur cette terre, il avait alors 9 ans. Sa mère lui a transmis la peine et le silence, la disparition inexpliquée de sa jeune soeur a fait le reste.
Quand arrivent de nulle part, deux jeunes gamines enceintes. Comme de petits animaux sauvages, elles occupent les lieux et les arbres et se cachent.
Talmadge, le jardinier, va les apprivoiser et avec elles un vent nouveau souffle dans sa vie, comme une autre possibilité.
Les deux soeurs seront rattrapées par le passé et les horreurs vécues.
Il restera Angelene, l'orpheline, qui marchera dans les pas de Talmadge et fera tout pour continuer son travail et la transmission.
Della, sera hantée à jamais par son vécu d'avant le verger, incapable de pardonner et d'oublier, elle vivra à en mourir.
Un récit contemplatif très réussi, dans les paysages, la lumière, l'arrivée des chevaux, les saisons, le travail.
La deuxième partie peut paraître un peu longue, par la description des aventures violentes de Della, mais on est conquis par le message de fatalité et de destin implacable qui bouleverse le texte.
Ce que j'ai aimé, c'est cette magie du Grand Ouest Américain, une période qui n'existe plus.
L'auteure a su saisir avec beaucoup de talent, ce moment où tout change : l'arrivée du train à Seattle, la production et la vente des fruits d'un façon plus commerciale, les mentalités en train de changer.
Un bon moment de lecture, une belle découverte.



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