je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

dimanche 18 janvier 2015

Jean -Marie Chevrier : Madame

     La lecture de "Madame"  de Jean-Marie Chevrier me laisse agréablement envoûtée et médusée tant l'ambiance et l'atmosphère sont pesants à la limite de l'étrange et du fantastique.
     Atmosphère tout à fait particulière dans un temps très reculé, une époque indéfinissable et pourtant certains détails sont très actuels,  une époque surannée, une vie qui s'estompe, c'est tout ça dans ce livre à l'écriture sèche et efficace.
     L'auteur nous plonge dans un saisissant huis-clos hors du temps dont les protagonistes évoluent dans des univers temporels et sociaux différents et où chacun semble frappé par une certaine constance.
     D'abord il y a Madame, toujours habillée d'une longue robe noire servant d'habit, de sac à charbon, de tout, dans toutes les circonstances.
     D'une noblesse déchue, Madame a gardé les privilèges de son rang malgré le manque d'argent.
     Elle possède l'assurance et l'air hautain de ceux qui sont bien nés et dont les ancêtres témoignent de l'origine à particule.
    Habitant un château en ruine, avec une vieille domestique prête à mourir, Madame évolue dans un monde rempli de fantômes fastueux et décadents.
     Elle s'est prise d'une sorte d'affection pour l'enfant de ses fermiers, Guillaume 14ans. Elle le surnomme Willy comme on appelle un serviteur, avec mépris.
     Pourtant sous prétexte d'enseignement de mathématiques et de littérature, elle attend fiévreusement Willy, même si elle ne le dit pas, elle a besoin de lui.
    Alors Willy quitte la ferme familiale 2 jours par semaine et se rend au château et malgré cet enfermement un peu forcé au départ, c'est tout un monde qui s'offre à lui.
    Je ne dirai pas plus de ce secret, car bien sûr, Madame a un secret et Willy à force de curiosité, d'envie et peut être d'affection va le découvrir.
     J'ai beaucoup aimé ce livre et la fin, une véritable chute.
     Ces personnages remplis de chagrin retenu et cette façon de se retrouver dans un monde fermé remplissent ce récit de toutes les larmes d'une vie.
   Jean-Marie Chevrier - Madame - Editions Albin Michel - 208 pages - 16 euros
   


2 commentaires:

Jo a dit…

je suis très ambivalente quant à ce livre. J'en ai apprécié le style, l'ambiance et le récit, jusqu'à la fin. Qui m'a déçue.Une fois de plus, pas d'accord avec l'auteur. Pour moi, elle est invraisemblable, bâclée. Dommage!

Jo a dit…

Fidèle à mon habitude, j'ai lu ton analyse après avoir mis mon commentaire.
Ce qui me fait ajouter que je suis tout à fait d'accord avec ta dernière phrase.