je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

dimanche 16 avril 2017

Amy Gentry : Les filles des autres

    8 ans après avoir été kidnappée en pleine nuit dans la maison familiale, sous les yeux horrifiés de sa petite sœur Jane, Julie qui avait à l'époque 13 ans, sonne à la porte de chez elle.
    Elle apparaît vieillie, vraiment très mal en point. Passées la stupeur et la joie des retrouvailles inespérées, suivent les visites à la police, les entretiens et rendez-vous à l'hôpital et les divers examens. 
    La famille se pose alors et essaie de reconstruire tout ce qui a été détruit cette maudite nuit. Le questionnement et le doute viennent hanter Anna, la mère, alors que Tom le père et Jane essaient de vivre pleinement le retour de Julie.
    Mais au fait qui est Julie ? Est-elle même vraiment Julie ?
    Oui du suspense il y en a et de la psychologie aussi. Amy Gentry se saisit d'une intrigue déjà vue et lue pour innover en construisant une trame romanesque assez inattendue.
    Refusant habilement le test ADN qui aurait stoppé net l'histoire, elle instille le doute chez la mère et le lecteur d'une façon subtile.
    Alternant passé et présent, elle nous fait vivre les émotions au cœur de la famille qui explose la nuit de l'enlèvement.
    On suit et c'est l'intérêt de ce livre, le parcours hallucinant de ces jeunes qui ont fugué, que la vie a paumé, que des fous ont kidnappé et on vit avec eux. Les mots, les expériences, les descentes aux enfers sont balancés sans atermoiement, c'est dur et  brutal.
    Et puis, il y a ceux qui restent, qui attendent, qui souffrent qui ne réclament qu'un corps à enterrer.
Les associations de victimes, la presse implacable, tout est analysé avec une véracité déconcertante.
    Un livre d'une psychologie profonde où la mère se perd et perd son mari et sa cadette. Le doute et la culpabilité sont au quotidien pour cette femme perdue qui en arrive à rejeter sa fille.
     L'originalité réside dans le fait des nombreux retours dans le passé d'une façon implacable où les voix de toutes ces filles résonnent dans des épisodes souvent sordides. Toutes ces filles qui se ressemblent tant.
     Un bon livre à découvrir, d'abord le premier livre d'Amy Gentry à suivre certainement....
Amy Gentry - Les filles des autres - Editions Robert Laffont La Bête Noire - Traduit par Simon Baril - 336 Pages - 19.50 €

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