je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

samedi 28 novembre 2009

Andrea Camilleri : Le tailleur gris

L'histoire commence le premier jour de retraite d'un directeur de banque en Sicile, le lecteur ne connaîtra jamais son nom. C'est aussi le bilan de sa vie, de son couple que fait cet homme le premier jour où il ne se rend plus à son travail. Il est marié en seconde noce à une femme beaucoup plus jeune que lui et dotée de besoins sexuels et financiers immenses ainsi que d'une personnalité trouble. Elle le trompe, il le sait. C'est aussi le portrait d'une bourgeoisie locale définie par des codes, des apparences, de la bienfaisance mais qui sait aussi fermer les yeux pour éviter les scandales. Toute sa vie cet homme a existé uniquement par son statut, sa position sociale, son argent et sa jolie épouse. Aujourd'hui seul dans sa maison, qu'en est il de lui ? Rattrapé par la maladie, il se souvient.... Camilleri nous a habitué à des policiers plein de gouaille sicilienne où le vocabulaire argotique sert un humour coloré. Ici le texte est étrange tant l'écriture est épurée presque froide.
Au début le lecteur s'attend à assister à un traditionnel ménage à trois mais Camilleri nous entraîne dans une étude psychologique remarquable des personnages. Les émotions sont fortes et l'écriture d'une grande finesse.
J'ai trouvé ce livre très triste comme la fin de vie de cet homme qui sans les carcans qu'il s'est imposé n'est rien. Le constat d'une vie sans véritable rendez vous d'amour et d'accomplissement.
A lire pour découvrir un Camilleri sans son commissaire Montalbano....


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