je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

mercredi 23 octobre 2013

Louise Erdrich : Dans le silence du vent

Chantre de la culture amérindienne, Louise Erdrich, parle sans détour avec beaucoup d'âme et une grande sensibilité de ses origines et de ses ancêtres.
Le peuple indien, fier et glorieux, dont les croyances et les coutumes parlent magie et tolérance, s'est vu piétiné et parqué pour que naissent les États-Unis d'Amérique.
Louise Erdrich redonne la parole à ces oubliés, cette autre Amérique et  que l'Histoire n'a pas cessé de bafouer.
Elle est la voix de ce peuple indien meurtri, en rendant dans chacun de ses livres un vibrant hommage de mémoire pour sa culture humiliée.
Dans son dernier livre, elle mêle une fois de plus fiction et enquête sur les faits et la vie dans une communauté Ojibwa. Elle  raconte les injustices subies par les Indiens en raison du flou juridique existant entre la loi fédérale et la loi tribale, et  l'augmentation importante des viols commis sur les Indiennes.
Nous somme en 1988, et Joe est une jeune adolescent de douze ans. Il vit avec ses parents dans une réserve située dans le Dakota Nord où il est né.
Un dimanche après-midi, sa mère rentre à la maison, en sang, hagarde, blessée. Elle vient d'être violée et sombre peu à peu dans un mutisme total.
Son père, juge aux affaires tribales, dépose plainte et demande à la justice de faire son travail.
Mais le viol d'une Indienne n'intéresse pas vraiment la police et c'est Joe aidé de ses copains qui va mener l'enquête.
Il est prêt à tout pour venger le mal fait à sa mère, et ce qu'il découvrira le bouleversera à jamais.
Avec beaucoup de talent, l'auteur nous fait partager les sentiments et colères des protagonistes de cette sombre histoire.
Avec des mots justes et une prose bien menée, elle raconte le viol et la souffrance de cette mère de famille, et rend compte des difficultés à découvrir la vérité quand on appartient à une minorité déchue.
Nous sommes touchés par cette famille paisible que la violence et l'injustice font voler en éclat.
Les personnages sont attachants dans leurs coutumes et les difficultés qu'ils ont pour vivre entre deux mondes.
Un très beau livre à l'univers envoûtant où la naïveté de l'enfance s'efface devant le poids du souvenir et du silence.



2 commentaires:

Les Perroquets de la place d'Arezzo a dit…

Difficile de s'échapper à ce genre de livre. Merci pour la découverte.

Marie a dit…

j'avais découvert cet auteur avec "Le jeu des ombres", c'est une atmosphère qui nous happe,
merci pour le commentaire