Thomas B. Reverdy, connaît bien le Japon et il sait en parler ou plutôt il l'écrit bien.
L'histoire ou plutôt les histoires se déroulent un an après le tsunami dévastateur et la catastrophe nucléaire de Fukushima qui a suivi.
L'auteur avec talent utilise ces faits réels et les juxtapose avec une fiction remarquable. Les descriptions faites de la zone ravagée appelée "la décharge" ou de la visite de la ville de Kyoto haut lieu de l'immuable culture japonaise ou des bas fonds de Tokyo dans le quartier de San'ya donnent au récit un bouleversant témoignage de la réalité actuelle. Essai, roman, poésie, il y a tout ça dans cette écriture magnifique.
Quatre personnages vont alterner dans un récit rythmé et rapide, nous entraînant dans une fuite chacune différente.
Rendant hommage au poète américain Richard Brautigan, passionné du Japon lui aussi, l'auteur nous raconte un roman japonais. Sombre et mystérieux, il nous fait découvrir un monde extrême, oriental et désenchanté.
Yykiko vit en Californie, elle a quitté le Japon il y a 15 ans y laissant ses parents. Aujourd'hui elle apprend que son père a disparu sans laisser d'adresse ni d'explication. Accompagnée d'un ex petit ami américain, détective et poète à ses heures, elle retourne dans son pays pour essayer de découvrir la vérité et retrouver son père.
Le père, surnommé désormais Kaze, suite à son licenciement déménage une nuit, et disparaît. Il veut comprendre pourquoi son patron, satisfait de ses services, l'a pourtant congédié avec menaces.
Sur sa route, il croise, un jeune garçon Akainu errant lui aussi, témoin d'un meurtre sordide effectué par la mafia, il est obligé de fuir.
De plus en plus de gens disparaissent au Japon sans laisser de trace. La police ne les recherchent pas, on les appelle les Evaporés. Nom mystérieux pour une fuite préférée au suicide, qui entraîne le déshonneur sur la famille et l'impossibilité d'un retour. Les évaporés redémarrent une autre vie ailleurs. La cause est souvent des dettes, des licenciements, une autre femme, une envie d'ailleurs.
Chaque personnage raconte son histoire douloureuse, l'absence qui fait mal, les traumatismes d'une vie et la reconstruction difficile.
Ce roman est étonnant par sa sensibilité et sa poésie, par la maîtrise de la phrase donnant à une description réelle des dimensions de songe ou de vision.
Un seul bémol, je trouve, le personnage du détective et poète américain un peu trop caricatural dans son alcoolisme et ses lamentations amoureuses.
1 commentaire:
je suis désolée de dire cela, mais je n'ai pas aimé du tout. Enfin, pas tout-à-fait. L'histoire par elle-même m'a passionnée. J'ai appris plein de choses sur le Japon, et ce n'est pas négligeable -quoique-. Mais, moi, je n'aime pas du tout le style que je trouve très confus, de même que je regrette l'absence d'un glossaire pour tous ces termes japonais que le commun des mortels (dont je fais partie) n'est pas obligé de connaître.
Si, plus haut, j'ai noté "quoique", c'est que cette vision du Japon (dont je ne doute pas, surtout après tout ce que j'ai, du coup, cherché sur internet), maintenant que je la connais, va me hanter car elle n'est pas jolie-jolie et que je n'y peux strictement RIEN!!!!
J'ai failli abandonné plusieurs fois. Je suis très ambivalente : je ne sais pas si je regrette ou non de ne pas l'avoir fait.
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