je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 20 octobre 2014

John Banville : La lumière des étoiles mortes

    Lors d'une interview, l'auteur irlandais John Banville  déclarait "être déçu par ses livres remplis de beaucoup trop d'imperfections et maladresses".
    Il n'en est rien. Soyez rassurés. Une fois de plus, l'auteur à la prose brillante et envoûtante attire et captive avec un récit riche et flamboyant.
    La construction littéraire entremêle le présent et le passé de façon à interroger le lecteur, à le faire participer.
    La lecture peut être ressentie difficile. Pourtant on se sent concerné par le surgissement des souvenirs. Embellis, arrangés, imaginés, ils reviennent hanter le présent.
    C'est l'histoire d'Alexander Cleave, pour les amateurs, il apparaît déjà dans l'oeuvre de Banville.
    Acteur de théâtre  vieillissant, il se voit proposer un rôle pour le cinéma, cette fois Il doit jouer le rôle d'un illustre imposteur, Alex Vander.
    Dans son couple avec Lydia, la distance et l'incompréhension se sont installées depuis le suicide de leur fille, Cass, dix ans plus tôt.
    Chacun de son côté tente de survivre.
    Le titre superbe et métaphorique, parle de ces étoiles qui malgré la lumière qu'elles envoient évoquent un passé qui n'est plus.
    D'une manière violente les souvenirs reviennent et se heurtent.
    Alexandre se souvient d'une femme en particulier, celle qui a sans doute représenté la seule passion de sa vie, Mme Gray. Il avait 15 ans et elle était la mère de son meilleur copain.
    Une rencontre qui tel un raz de marée a balayé sa vie de lycéen et lui a fait découvrir non seulement l'amour absolu mais aussi la femme et son corps.
    Une brève passion, le temps d'un bel et unique été suivi de l'abandon et du scandale et Alexandre replonge dans toutes ces émotions. 
     Les souvenirs de sa fille et de sa maladie, de ses rémissions et de ses crises jusqu'à la fin brutale et infinie, le visitent à nouveau dans les traits de sa jeune partenaire du film.
     Mais qu'en est-il vraiment des souvenirs et de leur véracité ?
     Chacun compose avec son passé, enjolive, améliore. Cachant ce qui blesse, il en ressort toujours le meilleur de nous mêmes et des autres. Mais sans doute est ce la seule façon de pouvoir continuer ?
     Ce livre est une étonnante réflexion sur le passé et son rôle dans notre vie, mais aussi sur l'amour et les mensonges. Un hommage à ces êtres que l'on a tant aimés et qui ne sont plus mais qui pour toujours restent ancrés dans notre mémoire.
      Un livre d'une grande poésie sur l'intime, l'indicible, sur ces lumières qui jamais ne s'éteindront.
John Banville - La lumière des étoiles mortes - Edition Laffont - 21.50 euros

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